Business-politique et pragmatisme au Maghreb

Jeune Afrique, Hors-série Etat de l'Afrique, Mars 2008

Plus de 4 milliards d’euros en Algérie, 2 milliards au Maroc, 10 milliards, prétend-on, en Libye, les annonces de contrats signés en grande pompe ont rythmé l’an dernier les relations France-Maghreb. Controversés pour leur côté fourre-tout, mélangeant contrats réels, simples promesses, contrats conclus précédemment et investissements, les chiffres accompagnent pourtant désormais chaque voyage présidentiel à la manière de performances sportives, faisant du président de la République le premier VRP de la France.
Depuis son élection en mai dernier, Nicolas Sarkozy a effectué plusieurs visites officielles en Afrique du Nord (Algérie, Tunisie puis Libye en juillet, Egypte fin décembre) et deux visites d’Etat (Maroc en octobre, Algérie en décembre). C’est qu’il s’agit de reprendre l’initiative dans cette zone traditionnelle d’influence et la tâche est moins aisée qu’il n’y paraît. Sur le plan commercial, il faut bien le dire, la France perd pied au Maghreb. Elle est encore le premier partenaire de ses anciennes colonies, et compte 500 entreprises au Maroc, 250 en Algérie et plus de 1100 en Tunisie, mais sa part de marché diminue d’année en année au profit des pays asiatiques et de voisins européens. La France représente plus de 22% des importations tunisiennes, devant l’Italie (18,6%) et l’Allemagne (8%), mais totalisait encore 25% en 2003. Elle détenait 16,5% du marché marocain en 2006, devant l’Espagne (11,6%), l’Arabie saoudite (6,8%) et l’Italie (6,5%) mais 24% en 2000. En Algérie aussi, la chute est visible, à 18,4% en 2007, passant pour la première fois sous la barre des 20%. « Même en valeur absolue on sent cette année un fléchissement », reconnaît un diplomate.
Le Maghreb est une zone sensible par sa géographie « Quand il prospère, ce sont des points de croissance en plus pour la France et à l’inverse, si l’un des pays décroche, les conséquences sont immédiates tant les imbrications humaines sont fortes, » affirme une diplomate.
Mais plus que de politique maghrébine, c’est plus largement de politique méditerranéenne qu’il s’agit. « L’axe stratégique majeur de la diplomatie française sous l’ère Sarkozy c’est l’Union pour la Méditerranée, appellation officielle depuis le 20 décembre », explique Hichem Ben Yaïche, chercheur en géopolitique et spécialiste de l’Euromed. Un nouveau « machin » ?
Devant les lenteurs du partenariat euro-méditerranéen, freiné par les conflits régionaux et les questions de droits humains, la France propose de laisser de côté les « questions qui fâchent ». L’Union pour la Méditerranée, défendue par Henri Guaino, conseiller spécial du président, mais surtout Alain Leroy la cheville ouvrière avec sa petite équipe du Quai d’Orsay, sera une union de projets autour d’intérêts communs : pollution de la Méditerranée, interconnexion électrique, accès à l’eau potable, éducation, recherche, régulation des flux migratoires, lutte contre le terrorisme, etc. Outre les pays riverains de la Méditerranées, le Portugal, la Jordanie et la Mauritanie constituent des membres naturels, soit 25 pays, mais également… « tous ceux qui peuvent prouver une volonté forte et concrète de participer », insiste Alain Leroy. Financièrement, s’entend. Ça fait du monde…
Paris entend profiter de sa présidence de l’Union européenne dès juin prochain pour organiser les 13-14 juillet un sommet des pays concernés et de l’UE destiné à lancer officiellement la nouvelle union et à sélectionner des projets. Mais certains voisins européens, notamment l’Allemagne, apprécient moyennement le nouveau style français mené sans concertation. Selon le porte-parole allemand Thomas Steg : "Une Union à l'intérieur de l'Union aurait un effet explosif incroyable et pourrait libérer des différences régionales ". La chancelière allemande Angela Merkel s’y est déclarée hostile préférant l’intensification de la coopération actuelle.
« Il s’agit de rajouter un étage supplémentaire, de donner une impulsion à Barcelone, pas de le remplacer », insiste-t-on côté français. « Il n’y aura pas de siphonage des finances européennes », ajoute-t-on puisque la région ne manque pas de ressources (banques de développement, fonds d’investissement du Golfe). S’émeut-on d’une Union avec des régimes aussi peu démocratiques que la Tunisie, l’Algérie, la Libye ? « Nous n’allons tout de même pas nous empêcher de travailler avec les gens que nous avons en face sous prétexte que nous nous n’aimons pas leurs régimes politique ! », affirme un diplomate avec le ton de l’évidence…
L’essentiel est donc de créer des solidarités et de reporter à plus tard les questions institutionnelles, à l’image des pères de l'Europe qui, en 1951, avaient commencé par créer la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA). Cette comparaison reprise à loisir pas Nicolas Sarkozy pose tout de même une question. Quel secteur fera office de charbon pour la CECA méditerranéenne ?
L’énergie nucléaire civile, répond sans hésitation le président français en Algérie. Forte de ses 80% d’électricité produite par des centrales nucléaires de plusieurs générations, la France tient là une carte maîtresse, qu’il entend pleinement jouer dans le monde arabe. Un accord de coopération a été signé avec la Libye, l’Algérie (comprenant pour la première fois dans le monde arabe, du transfert de technologie) et les Emirats arabe Unis (en vue de la vente de deux réacteurs nucléaires 3e génération). « Si vous expliquez aux pays arabes qu'ils n'ont pas le droit au nucléaire civil parce qu'ils sont arabes, vous donnez une prime extraordinaire à l'Iran », expliquait le président français.
A travers ces accords ce sont aussi les perspectives d’accès aux ressources en uranium que la France convoite et au Maroc, la compagnie Areva, leader mondial de l’énergie nucléaire, s’est entendue avec l’Office chérifien des phosphates pour explorer les gisements de phosphates susceptibles de contenir de l’uranium.
En clair : la France offre aux pays pétroliers sa technologie nucléaire pour préparer l’après-pétrole et aux importateurs d’alléger leur facture énergétique, et en échange, elle s’assure de nouveaux débouchés commerciaux et un approvisionnement en ressources énergétiques. Gaz de France, qui importe 15% de son gaz d’Algérie vient de prolonger jusqu’en 2019 son contrat de fourniture de 10 milliards de m3 par an.
Mais l’énergie n’est pas le seul axe stratégique : le contrôle des flux migratoires, auquel les pays nord-africains sont priés de s’associer, en est un autre. Le pays d’expérimentation par excellence du modèle Hortefeux d’immigration choisie, avec profilage des candidats à l’émigration et retour des clandestins, c’est le Maroc, premier bénéficiaire d’aide française. En Algérie quelques assouplissements dans l’attribution des visas voient timidement le jour (cf. encadré) après les restrictions des années 1990 à 5000 visas par an (contre 800 000 auparavant).
Quant à l’éternelle question de la mémoire et du passé colonial, fidèle au pragmatisme ambiant la stratégie Sarkozy est de se concentrer… sur l’avenir : « La Méditerranée n’est pas notre passé, elle est notre futur » déclarait-il récemment. « Parlons au Maroc nouveau, arrêtons avec la nostalgie… Nous n’avons aucun droit acquis au Maroc », a été sa façon de commenter la vente ratée d’avions Rafale.
L’impossible Traité d’Amitié avec l’Algérie est oublié au profit d’un accord de partenariat de 10 ans, appelé « traité simplifié ». Allergique à l’idée de repentance, Sarkozy a pourtant franchi un pas inédit lors de son discours de Constantine le 5 décembre en déclarant : « Le système colonial était injuste par nature et le système colonial ne pouvait être vécu autrement que comme une entreprise d'asservissement et d'exploitation (…) Ce qui compte ce n'est pas ce qui a été pris hier, c'est ce qui sera donné demain ». Oubliée la polémique du « côté positif de la colonisation » mais l’absence de regard serein sur son passé colonial est intact.
Le style se veut cependant nouveau, éloigné des relations passionnelles et paternalistes de l’ère Chirac. « Mais tout se passe aujourd’hui à l’Elysée, le Quai d’Orsay n’est plus que le bras technique du pouvoir présidentiel », affirme Hichem Ben Yaiche.
Combien de temps ce pragmatisme décomplexé aura-t-il la cote ? Au plan national, la trop longue visite du colonel Kadhafi à Paris du 10 au 15 décembre a plombé la popularité du Président, qui aux critiques lui reprochant les ventes d’armes à la Libye, répond un peu trop hâtivement par son éternel « j’assume » : « On va me reprocher de trouver du travail, des marchés pour les ouvriers français ? ».
« La France n’est pas qu’une balance commerciale », avait osé en décembre la Secrétaire d’Etat aux Droits de l’Homme Rama Yade. Calculée ou non, son intervention n’en reflète pas moins un malaise général devant ce qui ressemble davantage à de la « business-politique ». Quelle ressource le président trouvera-t-il pour éluder la question des droits humains lors de sa prochaine visite d’Etat prévue en Tunisie d’ici la fin du semestre ?
Nathalie Gillet

ENCADRE :

Présence maghrébine en France

Algérie : 600 000 (dont 15000 étudiants), chiffre largement sous-estimé
Maroc : 470 000 (dont 23000 étudiants)
Tunisie : 170 000 (dont 9 000 étudiants)

Visas délivrés en 2006-07

Algérie : 170 000 (53% de réponses positives)
Maroc : 148 000 (70% de réponses positives)
Tunisie : 74 000 (88% de réponses positives)
Source : Ministère des Affaires étrangère

FIN ENCADRE

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Europäische Entwicklungspolitik : Pariser Perspektiven

Entwicklung und Zusammenarbeit, décembre 2005

Die französische Regierung legt ebenso Wert auf klare Kompetenzverteilung wie auf starkes gemeinsames Auftreten Europas. Andererseits will sie ihren Handlungsspielraum nicht einschränken lassen und verfolgt in der Entwicklungspolitik auch nationale Interessen wie etwa die Förderung der Frankophonie.


[ Von Nathalie Gillet ]

Die EU-Regierungen haben seit einiger Zeit an der Erneuerung der Gemeinsamen Erklärung zur Entwicklungspolitik vom Jahre 2000 gearbeitet. In diesem Zusammenhang wurde viel debattiert – nach dem Motto: „Welche europäische Entwicklungszusammenarbeit wollen wir?“ Die französische Regierung hatte dazu einiges beizutragen.

„Verglichen mit anderen EU-Bereichen gibt es im Moment in Sachen Entwicklungspolitik wenig Meinungsunterschiede zwischen Frankreich und der Europäischen Kommission“, stellt ein französischer Diplomat in Brüssel fest. Seit dem Amtsantritt des belgischen Politikers Louis Michel als EU-Kommissar für Entwicklung und humanitäre Hilfe teilen beide Seiten die Einschätzung, die Kommission dürfe sich nicht wie der 26. Geber aus der Union verhalten. Anstatt sich wie bisher durch die Höhe ihrer Ausgaben zu definieren, sollte sie vielmehr eine europäische Vision, einen gemeinsamen Sockel von Werten schaffen und den Diskurs unter EU-Mitgliedern über Entwicklungsfragen vorantreiben.

Um effektiver zu werden, fordert die Kommission einen breiteren Kompetenzrahmen (Baum, 2005). Das unterstützt die französische Regierung grundsätzlich, wenn auch mit gewissen Einschränkungen. „Wir wollen, dass die EU-Politik weiter geht, als nur große Prinzipien zu verkünden, Armutsbekämpfung oder Menschenrechte fördern. Wir wollen einen gemeinsamen thematischen Rahmen schaffen“, sagt der französische Diplomat. Die neue Erklärung sollte als Themenschwerpunkt für die Kommission beispielsweise auch Umwelt einschließen.

Wie in den meisten europäischen Ländern haben die Politiker in Frankreich aber nicht die Absicht, ihren eigenen Handlungsspielraum einzuschränken. Sie beobachten aufmerksam „expansionistische Tendenzen“ in der Kommission. Im Außenministerium gilt, dass Komplementarität bei Schwerpunktthemen sinnvoll sei, die Kommission aber keineswegs die bilaterale Politik koordinieren solle. Entsprechend müssten die Schwerpunkte der Kommissionspolitik präzise definiert werden. „Die Kommission ist der Hauptfinanzierer von Infrastrukturen. Einige Länder wollen, dass die EU noch mehr Geld für Gesundheit und Bildung ausgibt, aber wir sagen Vorsicht“, meint Jean-Michel Sévérino, Leiter der französischen Entwicklungsbank Agence Française de Développement (AFD). Aus seiner Sicht sind Verkehrsinfrastrukturen in Afrika besonders wichtig.


Migration und Entwicklung

Aus französischer Sicht kommt es vor allem deshalb auf eine neue, gemeinsame Vision an, weil sich die Welt seit 2000 verändert hat. Die Terroranschläge vom 11. September 2001 haben internationale Beziehungen geprägt. Und schon vor den Herbstkrawallen, die zuerst die Pariser Vororte und später Städte im ganzen Land ergriffen, war klar, dass die Herausforderungen der Migration für Europa noch größer sind als bislang angenommen.

Aus Sicht der französischen Regierung muss Entwicklungspolitik zwar eigenständig bleiben, soll aber zugleich Sicherheitsfragen in Betracht ziehen und darf sich nicht von der Außenpolitik abkoppeln. Klar ist: Ohne Entwicklung gibt es keine Sicherheit. Die Entwicklungspolitik dürfe nicht anderen Themen untergeordnet oder für andere Ressorts instrumentalisiert werden, betonen Entwicklungsexperten. Folglich sei es nicht die Aufgabe der Entwicklungspolitik, Migration in Grenzen zu halten.

Dennoch verknüpfen viele französischen Politiker beide Themen miteinander. „Weniger Armut bedeutet weniger unkontrollierte Zuwanderung“, behauptete beispielsweise Brigitte Girardin, die für Entwicklung zuständige Staatsministerin im Auswärtigen Amt (Ministre Deleguée) im September. Kurz darauf sagte Nicolas Sarkozy, Innenminister und zugleich Vorsitzender der Regierungspartei UMP: „Wir müssen es schaffen, Immigration quantitativ zu regulieren.“ Dabei gehe es auch darum, „zur Entwicklung beizutragen, um den Wunsch nach Auswanderung zu bremsen“.

„Sicherheitsthemen dominieren die Entwicklungspolitik nicht“, betont indessen Entwicklungsbanker Sévérino. „Aber zu den Grundlagen unseres Verhältnis mit den Mittelmeeranrainern gehört das Bewusstsein, dass eine zu große wirtschaftliche Kluft zu potentiellen Spannungen und Konflikte führen kann.“ Deshalb hält Sévérino die Zusammenarbeit mit den südlichen Nachbarn für „eine lebenswichtige Angelegenheit unserer unmittelbaren Kontaktzone zum Süden“. Ein Drittel der AFD-Mittel geht in der Tat nach Nordafrika.

Die französische Regierung befürwortet eine Gemeinsame Außen- und Sicherheitspolitik (GASP), die sich international behauptet und gemeinsame Interessen verteidigt. Ein Ausgangspunkt dafür könnte die gemeinsame Entwicklungszusammenarbeit sein, da Meinungsunterschiede zwischen den EU-Ländern diesbezüglich nicht gravierend ausfallen. Eine konsequente entwicklungspolitische Position würde auch stringente Stellungnahmen in multilateralen Gremien ermöglichen. Aus französischer Sicht sollte Europa eigene Ideen beitragen und beispielsweise durch geschlossenes Auftreten die Politik der Bretton-Woods-Institutionen stärker beeinflussen.


Bewährte Institutionen

Die lange Afrika-Erfahrung Frankreichs und seine erprobten Durchführungsinstitutionen – wie etwa die AFD – sorgen für eine gewisse Selbstsicherheit. Als zweitwichtigstes Geberland der EU (hinter Deutschland) fürchtet sich Frankreich nicht vor einer starken europäischen Entwicklungszusammenarbeit. Sévérino spricht sich für die Arbeitsteilung zwischen den Mitgliedsstaaten und der EU aus, wobei er Übereinstimmungen mit der deutschen KfW Entwicklungsbank erkennt. Die Kommission sollte demnach eine politische Rolle spielen und die Umsetzung ihrer Strategie den Durchführungsorganisationen der Mitgliedstaaten anvertrauen. Kommissionsprogramme könnten demnach von AFD, KfW und anderen nationalen Akteuren mit gewohnter Effizienz implementiert werden. Sévérino räumt ein, dass Koordination und Harmonisierung schwierig blieben und es in der Praxis für sein Institut vor allem auf Kooperation mit Institutionen wie der KfW oder auch der Europäischen Investitionsbank (EIB) hinausläuft.

Freilich gibt es in Europa auch Einwände gegen solcherart „Nationalisierung“ der europäischen Politik. Sévérino teilt diese Sorge nicht: „Jeder Entwicklungsakteur könnte daran teilnehmen. Es ist keine Frage der Größe. Die luxemburgische Entwicklungshilfe zum Beispiel ist sehr gut organisiert.“ Durchführungsorganisationen aus verschiedenen Staaten könnten auch ihre Kräfte bündeln oder sich gegenseitig finanziell unterstützen.

Jedenfalls herrscht in Frankreich ein gewisses Misstrauen gegenüber der Idee, dass die Kommission eigene Durchsetzungsorganisationen einsetzt. „Wir müssen darauf achten, dass keine Redundanz entsteht“, sagt beispielsweise der ehemalige Staatsminister für Entwicklung Jacques Godfrain (UMP). AFD-Spitzenmann Sévérino hält eine Durchführungsorganisation der Kommission (etwa eine verstärkte EuropeAid) für denkbar, diese müsse dann aber selbständig agieren – mit eigenem Personal und nach eigenen Regeln, also befreit von der Brüsseler Bürokratie.

Was die Finanzen angeht, sollten die Instrumente der Europäischen Kommission übersichtlicher gestaltet werden, meinen französische Beamte. Der Europäische Entwicklungsfonds (EEF) sei in den EU-Haushalt zu integrieren. Der EEF finanziert seit der Gründung der Europäischen Gemeinschaft die ehemaligen Kolonien von Mitgliedsländern in Afrika, der Karibik und dem Pazifik (AKP). Er beruht auf freiwilligen Beiträgen der Mitgliedsstaaten und macht mehr als ein Drittel der gesamten offiziellen Entwicklungshilfe der EU aus. „Der EEF ist heute völlig anachronistisch“, urteilt ein hoher Beamter des französischen Außenamts. Aufgrund seiner Geschichte und seines Interesses an Afrika trägt Frankreich den größten Finanzierungsanteil zum Fonds bei (2004 rund 24 Prozent). Auf diesem Weg sicherte Frankreich bislang Mindesthilfe für seine ehemalige Einflusssphäre. Französische Diplomaten gehen mittlerweile davon aus, der Konsens, dass Afrika für Europa entwicklungspolitische Priorität habe, sei stabil. Deshalb halten sie es für möglich, den EEF in das EU-Budget ohne Schaden für Afrika zu integrieren.

Aus Sicht von Régis Mabilais von Coordination Sud, dem Verband nichtstaatlicher Initiativen, beruht der Wunsch nach EEF-Reform aber auch auf anderen Motiven als nur dem Verlangen nach höherer Effizienz. Im Falle der Integration in das EU-Budget würde Frankreich nur noch rund 16 Prozent beitragen, wogegen beispielsweise der britische Anteil steigen würde. Unstrittig ist, dass die Lasten fair verteilt werden müssen. Die Mittel, die Frankreich in seinem multilateralen Engagement einsparen würde, sollen in der bilateralen Entwicklungspolitik genutzt werden.


Eigene Initiativen

Um den Herausforderungen der Millenniumsziele gerecht werden zu können, hat der französische Präsident Jacques Chirac das Thema innovative Finanzierungsmechanismen vorangetrieben – mit Unterstützung anderer Politiker, unter anderen Bundeskanzler Gerhard Schröder. Die Einführung einer Abgabe auf Flugtickets, um zusätzliche Entwicklungshilfemittel aufzubringen, ist in der Europäischen Union inzwischen als diskussionswürdig und grundsätzlich möglich akzeptiert.

Frankreich vertritt indessen auch eigenständige Ideen. Dazu gehören etwa die Verteidigung der kulturellen Vielfalt und der Frankofonie oder das Interesse an regionaler Integration. So unterstützt Frankreich beispielsweise die Bemühungen, in Westafrika einen gemeinsamen Rechtsrahmen zu schaffen. Das würde nicht nur geschäftliche Verbindungen stabilisieren, sondern auch kontinentaleuropäische Normen in der Tradition des Code Civil als internationale Alternative zu angelsächsischen Konventionen stärken.

Auf die Frage der Kohärenz zwischen den verschiedenen EU-Politiken – etwa zwischen der Entwicklungs-,Handels- und Agrarpolitik – sind französische Diplomaten vorbereitet. Arme Länder haben aus ihrer Sicht dank der „Alles außer Waffen“-Initiative schon freien Zugang zu den EU-Märkten. Agrarsubventionen der EU träfen deshalb nicht diese Länder, sondern potente Wettbewerber wie Australien und Brasilien, was keine Schande sei. AFD-Chef Sévérino sagt: „Es hat viel Mühe gekostet, um letztes Jahr eine Vereinbarung unter Europäern über die Reform der Agrarpolitik zu finden. Doch die Tinte war noch nicht trocken, als der Handelskommissar alles in der Welthandelsorganisation schon wieder in Frage stellte. Wozu sprechen wir uns noch vorher ab?“ Es ist davon auszugehen, dass die französische Regierung in Agrarfragen nur so viel wie unbedingt nötig nachgeben wird.
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Nathalie Gillet
ist freie Journalistin und lebt in Paris. Zuvor war sie langjährige Redakteurin der Fachzeitschrift Marchés Tropicaux.

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Alter Wein in neuen Schläuchen

Der Überblick, Janvier 2004

Die französische Entwicklungshilfe schaut wieder auf Afrika
http://www.der-ueberblick.de/archiv/200401/200401.006/index.html

Seit die Konservativen 2002 zurück an der Macht sind, rückt Afrika und bilaterale Hilfe wieder ins Zentrum der Entwicklungszusammenarbeit Frankreichs. Der Anteil der Entwicklungshilfe am Bruttoinlandsprodukt ist gestiegen. Auf der internationalen Bühne verkauft sich Präsident Jacques Chirac als Anwalt für Afrika. Aber warum nimmt Frankreich seine alte Perspektive wieder neu ein?
(...)
von Nathalie Gillet
Nathalie Gillet ist Mitarbeiterin der französischen Zeitschrift "Marchés tropicaux et méditerranéens", wo sie hauptsächlich für die arabischen Länder und die bilaterale Zusammenarbeit mit Afrika zuständig ist.


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France's partnership with Africa

Development & Cooperation, Septembre 2003

http://www.inwent.org/E+Z/content/archive-eng/07-2003/foc_art3.html

By Nathalie Gillet

Five years ago, in 1998, the Jospin government put French development policy on a radically new footing: the former colonies lost their special status, to be treated like any other country, and the reins of management passed to the Ministry of Foreign Affairs. But with the Right's return to power, Africa and its development moved back to centre-stage. France finds it hard to turn its back on that special relationship. After all, it is what secures its stature as a major power.


For decades, French development policy focused particularly on those ex-colonies that stayed loyal to France after being granted independence – countries known collectively as "le champ". The rest of the world, the "pays hors champ", received scant attention. In 1990, President François Mitterrand set out to change this state of affairs, announcing at the 16th Franco-African summit in La Baule that the umbilical cord that had kept the African ex-colonies dependent on France would be severed: "France will channel all its (financial) efforts into helping (the recipient countries) gain more freedom." Those words at the time had the impact of a clap of thunder, especially since they came linked with a message that there would be no more military bailouts for dictatorial regimes: "We will no longer intervene in internal affairs (...) but we will be diligent in the protection of our nationals."

The results of this newly formulated policy were disappointing, however: on the one side were weak nation-states with pseudo-democratic institutions; on the other, inefficient provision of aid for reducing poverty. In actual fact, what was lacking from the very beginning was the political will to put the new concept across. In particular, economic interests (e.g. in Gabon, Cameroon and Côte d'Ivoire) helped ensure that there was practically no change in the pattern of aid. Mitterrand himself proved more a hindrance than a help for the new policy. He by-passed the State Secretariat for Cooperation by using his personal advisers (especially Guy Penne and his son Jean Christophe – "Papa m’a dit" – Mitterrand) and the "African Cell" at the Elysée, an unofficial channel of communication for African heads of state headed by the mythical Jacques Foccart. All attempts at reform were thus ruined.


Development policy reform by the Socialist government

It was not until eight years later that cooperation was truly reformed – and that reform was introduced by the Socialist government of Lionel Jospin in 1998. Jospin's aim, as well, was to normalise relations with the ex-colonies and lay foundations for a more credible French policy. The crucial change brought about by the 1998 reform was the integration of the massive State Secretariat for Cooperation (formerly regarded effectively as a ministry for francophone Africa) into the Ministry of Foreign Affairs, with a shared budget. This was done to make for a more coherent foreign policy, which could now at last extend to Africa and had a new instrument (the cooperation institutions) at its disposal. Today, responsibility for cooperation with all developing countries (formerly only countries in the 'champ') rests with the Minister Delegate for Cooperation and Francophony, Pierre-André Wiltzer, and the Direction générale de la coopération internationale et du développement (DGCID) headed by directeur général Bruno Delaye, both of whom answer to the Minister of Foreign Affairs.

The second major change brought about by the 1998 reform was the extension of activities to an initial 61 – now 54 – countries (including non-African ones) assigned to what was called a "priority solidarity zone" (ZSP). Africa was now no longer divided into francophone countries and the rest; it was regarded as an entire continent. But the ZSP became the most widely criticised part of the reform, attacked by both the civil servants who mourned the passing of the old Africa policy and the reformers. For if good governance is a standard, it is not met, of course, by Tunisia, Guinea, Togo, Congo, Gabon, Chad, Djibouti and Cuba. And on grounds of need, Mauritius and the Seychelles do not belong in the ZSP (and have not been included since 2002); nor do Gabon and South Africa. And why is Zimbabwe in the zone and not Zambia? The answer, according to the first DGCID report, is that country selection is "based on the interests of and comparative benefits to France".

The DGCID delivers half of French development policy, managing the personnel and financial resources for technological, scientific and cultural cooperation between France and the world, with a budget of 1,031 million euros in 2003. The DGCID is responsible for the conception and implementation of cooperation with the countries of the ZSP. It supports a network of 160 offices for cooperation and culture (SCAC), which are incorporated into embassies, as well as 151 cultural centres, 266 language schools of the Agency for the Teaching of French Abroad (AEFE) and 27 research institutes for social sciences and the humanities. France today sends some 2,500 Technical Assistants to developing countries; 10 years ago, the figure was 20 0001. In 2002, the DGCID budget made up 40 % of the total budget of the Foreign Affairs Ministry (48 % of it for Africa). In 2001, there were around 160,000 foreign students enrolled at French universities (23 % from Africa), some 5,200 of them with a French scholarship. (With all these figures, however, it must be noted that they relate to the full span of international relations, so what they can tell us about development cooperation is limited.)

Another result of the 1998 reform was that state and civil society moved closer together, especially in the wake of the establishment in 1999 of the High Council for International Cooperation (HCCI), which maintains contact with local authorities, private companies, members of parliament, academia, NGOs and other members of the civil society. Of all the newly formed institutions, this consultative service has caused politicians and diplomats the most annoyance. In the performance of its duty to inform government and public about issues of cooperation, the HCCI was so critical that it was almost dissolved. Supposedly for financial reasons, its membership was reduced from 60 to 45, its activities confined to purely development-relevant issues and its role as advisor to the prime minister downgraded.

Coordination of the policies pursued in the different ministries was improved in 1998 with the establishment of the Interministerial Committee on International Cooperation and Development CICID, which (in theory) meets once a year to define the guidelines of French cooperation and the countries which qualify for inclusion in the ZSP. According to the CICID, the following are priority intervention sectors: water supply, education, health (fight against AIDS), agriculture, rural development and infrastructure (especially within the framework of NEPAD).


The new priorities of the conservative government

With the return of the Right to power last year, the tenor of French cooperation changed and there was a renewed surge of foreign policy initiatives (boosted by the crises in Côte d'Ivoire and Iraq). The priorities of the Raffarin government in the field of cooperation are listed in a 10-point plan setting out a roadmap for the next five years:

– increase in French development aid,
– preference for bilateral aid,
– intensification of cooperation with Africa,
– switch from policy of assistance to partnership,
– further decentralisation of development policy,
– closer cooperation with civil society and the private sector,
– promotion of voluntary service,
– strengthening French technical competence,
– more efficient coordination of the different instruments, and finally
– stronger political representation in partner countries.

While government aid has steadily decreased in recent years (and the number of recipient countries has increased), the new government is now talking about raising the level of funding. The 0.32% of GDP registered in 2000 rose to 0.36% (5.5 billion euros) in 2001. And for 2003, the draft budget provides for a further upturn to 0.39% (6.1 billion euros). The present OECD average, by comparison, is 0.23%. According to Jacques Chirac, the percentage of GDP will rise to 0.5% over the next five years and reach the internationally agreed target of 0.7% in ten years time.

Bilateral aid is the preferred option because it is seen as a clearer, more flexible instrument. During the Jospin years, the Finance and Economics Ministry had stepped up multilateral aid, increasing its budget share from 27% (1995) to 40.3% (2001), with the additional funds channelled largely through the EU; France contributes around 25% of the money that flows into the European Development Fund. But the lumbering procedures of that system lead to delayed payments, prompting frequent complaints from partner countries. So most of the increase in aid will be for bilateral activities.

Bilateral aid in 2001 amounted to 2.65 billion euros (61% of it for Africa, incl. North Africa) as against 4.2 billion euros in 1995. Still topping the list of partner countries is Egypt (243 million euros), followed by Morocco (181 million), Côte d'Ivoire, Senegal and Tunisia. Altogether, the less developed countries get 31% of bilateral aid (819 million). Instead of project aid, the emphasis in future will be on programme aid (especially in social sectors).


Financial Cooperation remains separate

Alongside the DGCID is the French development bank and Financial Aid implementing organisation Agence française de développement (AFD), headed by Jean-Michel Sévérino. This comes under not the Foreign Affairs Ministry but the Finance and Economics Ministry, for which it administered a budget of some 1.23 billion euros in 2002, 475 million of it for the overseas territories (TOM). It also received 190 million euros from the Ministry of Foreign Affairs for subsidies to developing countries.

The AFD provides both subsidies and loans. AFD subsidies go to three groups of countries. The first consists of 13 "priority countries" (pays de concentration), where France is one of the top three donors and operates programmes in several sectors. Those countries include Senegal, Benin, Burkina Faso, Mali, Cameroon, Chad and Madagascar (Togo, Central Africa and Congo were excluded on grounds of poor governance). The second group comprises 12 countries qualifying for "heightened cooperation" (one or two sectors), the third 30 countries classed as "opportunistic" recipients (occasional engagement), where the AFD does not maintain an office. For the AFD, too, Africa remains the primary focus of activities.

Of AFD loans, 85% are concentrated on five countries (Morocco, Tunisia, South Africa, Vietnam and the Dominican Republic). New borrowers have recently been approved: in the Eastern Mediterranean (Turkey, Syria, Lebanon) and in the Mekong Basin (Thailand, Southern China). The AFD channels its input mainly into water supply, health, environmental protection, private enterprise and finance projects, relying on the experience of predominantly French companies.

For the AFD, the ZSP zone defined by the 1998 reform is proving both too big and too small: it is too small for the AFD's loan activities because with the solvency of the developing countries steadily declining, fewer and fewer countries are eligible for loans (85% of loan capital goes to five countries). This heightens the risk – so a few months ago the AFD was given permission to extend loans to other countries as well. On the other hand, the ZSP is too big for the subsidy funds the AFD receives from the Ministry of Foreign Affairs. So in that area, it focuses on a small group of countries.

France will realise the planned increase in government aid mainly through debt relief within the framework of the HIPC initiative. The world's fifth largest donor country, France is the OECD member that has remitted the largest volume of debt (10.4 billion euros) and its participation in the HIPC initiative takes three forms: debt relief within the framework of the Paris Club (5.7 billion), bilateral debt relief (4.7 billion) and multilateral relief (200 million). For bilateral debt relief, France has for some time had a new instrument at its disposal: "debt relief and development agreements" (C2D). Under these agreements, the debtor country continues to make repayments but France immediately transfers the corresponding sums of money to a special account at the debtor's central bank. This is to ensure that the money is used for sustainable development and poverty reduction, in the form of subsidies for three years. C2D agreements worth 2.75 billion euros have been (or will shortly be) concluded with Mozambique, Uganda, Bolivia, Cameroon and Côte d'Ivoire.


Africa back in the focus of interest

In contrast to the Jospin government, which devoted its attention mainly to European problems and the crisis in the Middle East and made no bones about its pessimism regarding Africa, the conservative government committed itself in 2002 to "re-prioritizing" Africa. The 22nd Franco-African summit, held in mid-February in Paris, took place under the banner "A new partnership between France and Africa". President Chirac and his Foreign Affairs Minister Dominique de Villepin have made this a personal cause. At the G8 summit at the beginning of June in Evian, Chirac pushed for more help for Africa. Villepin, who spent a long time in the directorate for African and Malagasy affairs at the Quai d’Orsay, knows the continent very well and travels around it so much that the actual minister for cooperation, Pierre-André Wiltzer, plays what seems to be something of a back-seat role. The foreign minister's determination to ring the changes has led to a younger team, even to a reshuffle within the African Cell at the Elysée (eminence grise Michel Dupuch replaced by Michel de Bonnecorse-Lubière). Now that Africa is back at the centre of international debates, Wiltzer2 reckons that "Jacques Chirac has won France back its role as spokesman for the poor countries, and especially the countries of Africa."

But while France's influence may well benefit the poor, France also finds it convenient to be able to hitch those countries to the wagon of its pursuit of foreign policy objectives – in support of its rejection of the Anglo-American war in Iraq or a future international agreement on cultural diversity to prevent cultural services being treated as marketable commodities. Such issues were discussed, for example, at the last Francophony Conference in October 2002, in the presence of the representatives of 56 countries; the event was even attended by Algeria's President Abdelaziz Bouteflika, who had previously regarded such conferences as cultural hegemonism. These are signs of a marked politicisation of Francophony.

France has radically transformed its cooperation and development policy but a number of questions remain unanswered. The Finance and Economics Ministry retains a substantial role (relations with other donor countries, tutelage of the AFD, management of debt relief mechanisms), while the Ministry of Foreign Affairs is responsible for cooperation and project subsidies. This two-track arrangement continues to be an obstacle to the coherence sought through reform – an obstacle which becomes apparent, for example, in the relationship between the SCAC and the external bureaux of the AFD.

In addition, the top-ranking officials at the Ministry of Foreign Affairs are not specialists in development policy, which has never been among the high callings of the French diplomatic service. Apart from that, the African Cell at the Elysée remains intact, with a direct line to the President. And as for European exports to Africa at dumping prices, the French government may have announced that farm subsidies will be dismantled but at the same time it has refused to do anything to reform European agricultural policy until 2006. The contradictions thus remain.



1. "Rapport d‘information" of the French Senate, October 30, 2001
2. France-Afrique: La droite reprend l‘initiative, in: Marchés tropicaux et méditerranéens (special topic issue), no.°2979, December 13, 2002


Nathalie Gillet writes for the French weekly periodical Marchés tropicaux et méditerranéens.

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(version allemande):

Frankreichs neue Entwicklungspolitik :

Auf der Suche nach einer neuen Partnerschaft mit Afrika

Entwicklung und Zusammenarbeit, Septembre 2003

Von Nathalie Gillet
(http://www.inwent.org/E+Z/content/archiv-ger/07-2003/schwer_art3.html)

Vor fünf Jahren, 1998, kam es mit der Regierung Jospin zur entscheidenden Reform der französischen Entwicklungspolitik: Die früheren Kolonien verloren ihre Sonderstellung und wurden anderen Ländern gleichgestellt, das Außenministerium übernahm die Führung. Aber mit der Rückkehr der Rechtsparteien an die Macht ist Afrika und dessen Entwicklung wieder in den Mittelpunkt gerückt. Die französische Politik tut sich schwer, die Sonderbeziehung aufzugeben – schließlich ist sie es, die ihm den Rang einer großen Mittelmacht sichert.


Jahrzehntelang hatte die französische Entwicklungspolitik sich vor allem auf jene Ex-Kolonien konzentriert, die nach Gewährung der Unabhängigkeit loyale Beziehungen zu Frankreich aufrecht erhalten hatten, und die als „le champ“ bezeichnet wurden. Der Rest der Welt, bekannt als „pays hors champ“, wurde nur spärlich bedacht. Dies wollte Präsident François Mitterrand ändern, als er 1990 in La Baule, während des 16. Gipfeltreffens Frankreich-Afrika, ankündigte, die Nabelschnur werde durchtrennt werden, die die afrikanischen Ex-Kolonien bisher in Abhängigkeit von Frankreich gehalten hatte: „Frankreich wird seine gesamten (finanziellen) Anstrengungen darauf richten, das Bemühen (der Empfängerländer) um mehr Freiheit zu unterstützen.“ Diese Worte wirkten damals wie ein Donnerschlag, vor allem weil sie mit der Botschaft verknüpft waren, es werde keine militärischen Rettungsaktionen für diktatorische Regime mehr geben: „Wir wollen uns nicht länger in interne Angelegenheiten einmischen (…), aber wir werden auf den Schutz unserer Staatsbürger bedacht sein.“

Doch das Ergebnis dieser neu formulierten Politik war enttäuschend: einerseits schwache Nationalstaaten mit scheindemokratischen Institutionen, andererseits Ineffizienz der Hilfe zur Armutsbekämpfung. In Wirklichkeit fehlte von Anfang an der politische Wille, das neue Konzept durchzusetzen. Vor allem trugen wirtschaftliche Interessen (z. B. in Gabun, Kamerun und Elfenbeinküste) dazu bei, dass die Aufteilung der Hilfe sich praktisch nicht veränderte. Mitterrand selbst erwies sich für die neue Politik eher als Hindernis. Er umging das Staatssekretariat für Kooperation durch seine persönlichen Ratgeber (vor allem Guy Penne und sein Sohn Jean Christophe Mitterrand, genannt „Papa m’a dit“) und durch die „afrikanische Zelle“ im Elysée, die als inoffizieller Kommunikationskanal für afrikanische Staatsführer diente, mit dem mythischen Jacques Foccart an der Spitze. Auf diese Weise wurden alle Reformversuche zunichte gemacht.


Reform der Entwicklungspolitik durch die sozialistische Regierung

Erst acht Jahre später kam es zu einer Reform der Kooperation, die diesen Namen verdiente: durch die sozialistische Regierung von Lionel Jospin im Jahre 1998. Auch Jospins Ziel war es, die Beziehungen zu den Ex-Kolonien zu normalisieren und Grundlagen für eine größere Glaubwürdigkeit der französischen Politik zu schaffen. Die entscheidende Veränderung, die die Reform von 1998 mit sich brachte, war die Eingliederung des riesigen Staatssekretariats für Kooperation (früher quasi als Ministerium für das frankophone Afrika betrachtet) in das Außenministerium, mit einem gemeinsamen Haushalt. Ziel war eine bessere Kohärenz in der Außenpolitik, die nun endlich Afrika in ihren Arbeitsbereich einbeziehen konnte und über ein neues Instrument (die Institutionen der Zusammenarbeit) verfügte. Zuständig für die Kooperation mit allen Entwicklungsländern (früher nur für die Länder des „champ“) sind heute der beigeordnete Minister (ministre délégué) für Zusammenarbeit und Frankophonie, Pierre-André Wiltzer, und die Direction générale de la coopération internationale et du développement (DGCID) unter dem directeur général Bruno Delaye, und beide unter Vormundschaft des Außenministers.

Die zweite wichtige Veränderung der Reform von 1998 war die Ausweitung des Aktionsfeldes auf zunächst 61, heute 54 Länder (darunter auch nicht-afrikanische) unter der Bezeichnung „Zone prioritärer Solidarität“ (ZSP). Afrika wird nun nicht mehr in die Frankophonie und den Rest aufgeteilt, sondern als Gesamtkontinent betrachtet. Die ZSP wurde der meistkritisierte Teil der Reform, sowohl von Seiten der nostalgischen Beamten der ehemaligen Afrikapolitik als auch der Reformisten. Denn wenn good governance ein Maßstab ist, dann trifft er auf Tunesien, Guinea, Togo, Kongo, Gabun, Tschad, Dschibuti und Kuba natürlich nicht zu. Unter dem Gesichtspunkt der Bedürftigkeit wiederum gehören Mauritius und die Seychellen nicht in die ZSP (und sind es auch seit 2002 nicht mehr), ebenso wie Gabun und Südafrika. Und warum ist Simbabwe in der Zone und nicht Sambia usw. Als Antwort liest man im ersten Bericht der DGCID, dass die Auswahl eines Landes „je nach den Interessen und den komparativen Vorteilen Frankreichs“ erfolgt.

In der DGCID konzentriert sich die eine Hälfte der französischen Entwicklungspolitik: die personellen und finanziellen Mittel der technischen, wissenschaftlichen und kulturellen Kooperation Frankreichs mit dem Ausland, mit einem Budget von 1031 Millionen Euro in 2003. Die DGCID ist für die Konzeption und Durchführung der Zusammenarbeit mit den Ländern der ZSP zuständig. Sie betreut ein Netz von 160 Dienststellen für Kooperation und Kultur (SCAC), die Teil der jeweiligen Botschaften sind, sowie 151 Kulturzentren, 266 Sprachschulen der Agentur für Französischunterricht im Ausland (AEFE) und 27 Forschungsinstitute für Sozial- und Geisteswissenschaften. Frankreich entsendet etwa 2500 Technische Assistenten in Entwicklungsländer – vor 10 Jahren waren es noch 20 0001. Im Jahr 2002 umfasste der Etat der DGCID 40 % des Gesamtetats des Außenministeriums (davon 48 % für Afrika). An französischen Hochschulen studierten in 2001 rund 160 000 ausländische Studenten (23 % aus Afrika), davon etwa 5200 mit einem französischen Stipendium. (Bei all diesen Zahlen muss jedoch beachtet werden, dass sie die gesamten Auslandsbeziehungen umfassen; sie sind also nur bedingt aussagefähig für die Entwicklungszusammenarbeit.)

Die Reform von 1998 führte auch zu einer Annäherung von Staat und Zivilgesellschaft, vor allem durch die 1999 erfolgte Gründung des Hohen Rates für internationale Kooperation (HCCI), der mit lokalen Behörden, Privatunternehmen, Abgeordneten, Wissenschaftlern, Nichtregierungsorganisationen und anderen Mitgliedern der Zivilgesellschaft in Verbindung steht. Von allen neu gegründeten Institutionen hat dieses Beratungsorgan Politiker und Diplomaten am meisten geärgert. In seiner Aufgabe, Regierung und Öffentlichkeit über Fragen der Zusammenarbeit zu informieren, hat sich der HCCI so kritisch gezeigt, dass er beinahe abgeschafft worden wäre. Aus angeblich finanziellen Gründe wurde die Mitgliederzahl von 60 auf 45 herabgesetzt, sein Arbeitsfeld auf rein entwicklungsrelevante Fragen beschränkt und seine Aufgabe der Beratung des Premierministers im Rang heruntergestuft.

Die Koordination der Politiken verschiedener Ressorts wurde 1998 verstärkt mit der Gründung des Interministeriellen Komitees für internationale Zusammenarbeit und Entwicklung (CICID), das sich (theoretisch) einmal jährlich trifft, um die Richtlinien der französischen Zusammenarbeit wie auch die Mitgliedsländer der ZSP festzulegen. Laut CICID sind prioritäre Interventionssektoren die folgenden : Wasserversorgung, Bildung, Gesundheit (AIDS-Bekämpfung), Landwirtschaft, ländliche Entwicklung und Infrastruktur (insbesondere im Rahmen von NEPAD).


Die neuen Prioritäten der rechts-bürgerlichen Regierung

Die Rückkehr der Rechten an die Macht bringt der französischen Zusammenarbeit seit einem Jahr einen neuen Klang, mit einem Wiederaufschwung außenpolitischer Initiativen (verstärkt durch die Krisen in Elfenbeinküste und Irak). Die Prioritäten der Regierung Raffarin im Bereich der Kooperation sind in einem 10-Punkte-Programm zusammengefasst, als Fahrplan für die nächsten fünf Jahre:

– Steigerung der französischen Entwicklungshilfe,
– Bevorzugung der bilateralen Hilfe,
– Stärkung der Zusammenarbeit mit Afrika,
– Übergang von Assistenzpolitik zu Partnerschaft,
– weitere Dezentralisierung der Entwicklungspolitik,
– engere Zusammenarbeit mit der Zivilgesellschaft und dem Privatsektor,
– Förderung des freiwilligen Dienstes,
– Verstärkung der französischen technischen Kompetenz,
– effizientere Koordination der verschiedenen Instrumente, und schließlich
– stärkere politische Repräsentation in den Partnerländern.

Während die staatliche Hilfe in den letzten Jahren ständig geschrumpft ist (bei gleichzeitiger Erhöhung der Zahl der Empfängerländer), spricht sich nun die neue Regierung für eine Steigerung der Mittel aus. Die Quote von 0,32 % des BIP im Jahre 2000 ist für 2001 auf
0,36 % (5,5 Mrd. Euro) gestiegen. Für 2003 ist nach dem Budgetentwurf eine Steigerung auf 0,39 % vorgesehen (6,1 Mrd. Euro). Zum Vergleich: der derzeitige OECD-Durchschnitt beträgt 0,23 %. Laut Jacques Chirac soll die BIP-Quote in fünf Jahren den Wert von 0,5 % und in zehn Jahren das international vereinbarte Ziel von 0,7 % erreichen.

Bilaterale Hilfe wird bevorzugt, mit der Hoffnung auf eine bessere Übersicht und Flexibilität. Der Finanz- und Wirtschaftsministerium hatte zu Jospin Zeiten die Multilateralisierung gefördert und deren Anteil von 27 % (1995) auf 40,3% (2001) gesteigert, mit Zuweisungen vor allem an die EU – Frankreichs Anteil im Europäischen Entwicklungsfonds beträgt rund 25 %. Doch die schwerfälligen Verfahren führen in diesem System zur Verspätung der Auszahlungen, worüber sich die Partnerländer häufig beklagen. Die Steigerung der Hilfe wird also vorwiegend im bilateralen Raum stattfinden.

Die bilaterale Hilfe im Jahre 2001 betrug 2,65 Mrd. Euro (davon 61 % für Afrika incl. Nordafrika) gegen 4,2 Mrd. Euro 1995. Erstes Partnerland bleibt Ägypten mit 243 Mio. Euro, gefolgt von Marokko (181 Mio.), Elfenbeinküste, Senegal und Tunesien. Insgesamt haben die weniger entwickelten Länder 31% der bilateralen Hilfe bekommen (819 Mio.). Statt der Projekthilfe soll künftig stärker Programmhilfe (besonders in sozialen Bereiche) geleistet werden.


Die Finanzielle Zusammenarbeit ist weiterhin separat

Neben der DGCID gibt es die von Jean-Michel Sévérino geleitete Agence française de développement (AFD), die französische Entwicklungsbank, Durchführungsorganisation der Finanziellen Hilfe, die nicht dem Außen-, sondern dem Finanz- und Wirtschaftsministerium untersteht. Für dieses verwaltete sie in 2002 ca. 1,23 Mrd. Euro (davon 475 Mio. für die TOM, die überseeischen Territorien). Zusätzlich erhielt sie 190 Mio. Euro vom Außenministerium für Zuschüsse an Entwicklungsländer.

Die AFD vergibt sowohl Zuschüsse als auch Darlehen. Die Zuschüsse der AFD gehen in drei Gruppen von Ländern. Die erste besteht aus 13 „Schwerpunktländern“ (pays de concentration), in denen Frankreich zu den drei ersten Geldgebern zählt und Programme in mehreren Sektoren durchführt, darunter Senegal, Benin, Burkina Faso, Mali, Kamerun, Tschad und Madagaskar (Togo, Zentralafrika und Kongo wurden wegen schlechter governance gestrichen). Die zweite Gruppe besteht aus 12 Ländern „verstärkter Zusammenarbeit“ (ein oder zwei Leistungssektoren), die dritte aus 30 „opportunistisch“ gesehenen Länder (gelegentliche Beteiligungen), wo die AFD kein Büro unterhält. Auch für die AFD bleibt Afrika Schwerpunkt Nummer eins.

Die Darlehen der AFD konzentrieren sich zu 85% auf fünf Länder (Marokko, Tunesien, Südafrika, Vietnam und die Dominikanische Republik). Neue Darlehensnehmer sind in jüngster Zeit ausgewählt worden: im östlichen Mittelmeer (Türkei, Syrien, Libanon) und im Mekong-Becken (Thaïland, Südchina). Die AFD richtet ihre Leistungen hauptsächlich auf Wasserversorgung, Gesundheit, Umweltschutz, Privatwirtschaft und Finanzwesen, und stützt sich dabei auf die Erfahrungen vorwiegend französischer Unternehmen.

Für die AFD erweist sich die durch die Reform von 1998 definierte ZSP-Zone gleichzeitig als zu gross und zu klein: Sie ist zu klein für das Darlehensgeschäft der AFD, weil die begebenen Entwicklungsländer immer weniger zahlungsfähig sind und die Darlehen sich deshalb auf immer weniger Länder konzentrieren (85 % auf fünf Länder). Das vergrößert das Risiko – deshalb darf sie seit einigen Monaten Kredite auch an andere Länder geben. Andererseits ist die ZSP zu groß in Bezug auf die Mittel, die der AFD vom Außenministerium für Zuschüsse zur Verfügung gestellt werden. Sie konzentriert sich daher in diesem Bereich auf einige wenige Länder.

Die vorgesehene Steigerung seiner staatlichen Hilfe wird Frankreich (als fünftes Geberland) hauptsächlich durch Entschuldung im Rahmen der HIPC-Initiative umsetzen. Frankreich ist unter den OECD-Ländern dasjenige, das die höchsten Schuldenbeträge erlassen hat (10,4 Mrd. Euro), und es nimmt an der HIPC-Initiative in drei Formen teil : Schuldenerlass im Rahmen des Pariser Clubs (5,7 Mrd.), bilateraler Erlass (4,7 Mrd.) und Erlass multilateraler Schulden (200 Mio.). Die bilaterale Entschuldung verfügt seit einiger Zeit über ein neues Instrument : „Entschuldungs-Entwicklungsverträge“ (C2D). Dabei bezahlen die Länder ihre Fälligkeiten weiter, aber Frankreich überweist umgehend eine entsprechende Summe auf ein spezielles Konto der jeweiligen Zentralbanken. Dadurch soll sichergestellt werden, dass das Geld für nachhaltige Entwicklung und Armutsbekämpfung verwendet wird, in Form von Zuschüssen für drei Jahre. C2D-Verträge in Höhe von 2,75 Mrd. Euro sind (oder werden in Kürze) abgeschlossen mit Mozambik, Uganda, Bolivien, Kamerun und Elfenbeinküste.


Afrika wieder im Vordergrund

Im Gegensatz zur Regierung Jospin, die ihre Aufmerksamkeit vorrangig europäischen Problemen und der Krise im Nahen Osten widmete und ihren Afrikapessimismus nicht verhehlte, hat sich die Rechtsregierung bereits 2002 zu einer „Wiederpriorisierung“ Afrikas bekannt. Der 22. Franko-Afrikanische Gipfel, der Mitte Februar in Paris zelebriert wurde, stand unter dem Motto „Eine neue Partnerschaft zwischen Frankreich und Afrika“. Präsident Chirac und sein Außenminister Dominique de Villepin haben dies zu ihrer persönlichen Sache gemacht. Beim G8-Gipfel Anfang Juni in Evian hat Chirac auf verstärkte Hilfe für Afrika gedrungen. Villepin, der lange in der Direktion für afrikanische und madagassische Angelegenheiten des Quai d’Orsay tätig war, kennt den Kontinent sehr gut und bereist ihn so oft, dass der eigentliche Minister für Zusammenarbeit, Pierre-André Wiltzer, quasi im Hintergrund steht. Der Wille des Außenministers, mit alten Seilschaften zu brechen, hat zu einer Verjüngung des Teams geführt, auch zur Umbesetzung der Afrikanischen Zelle im Elysée (die graue Eminenz Michel Dupuch wurde durch Michel de Bonnecorse-Lubière ersetzt). Nachdem Afrika wieder im Zentrum der internationalen Debatten steht, hat „Jacques Chirac Frankreich seine Rolle als Sprecher der armen Länder, und insbesondere der afrikanischen Länder, zurückgewonnen“, meint Wiltzer2.

Doch während Frankreichs Einfluss den armen Länder nützen kann, kommt es ihm nicht ungelegen, wenn es zugleich diese Länder für seine eigenen außenpolitischen Ziele einspannen kann: bei der Ablehnung des anglo-amerikanischen Krieges im Irak oder bei einem künftigen internationalen Abkommen über kulturelle Vielfalt, damit kulturelle Dienstleistungen nicht wie Marktprodukte behandeln werden. Solche Themen wurden z. B. beim letzten Treffen der Frankophonie in Oktober 2002 diskutiert, in Anwesenheit der Vertreter von 56 Ländern; selbst der algerische Präsident Abdelaziz Bouteflika nahm daran teil, der bisher solche Termine für kulturellen Hegemonismus gehalten hatte. Eine deutliche Politisierung der Frankophonie zeichnet sich damit ab.

Frankreich hat seine Zusammenarbeit und Entwicklungspolitik stark verändert, doch einige Fragen bleiben offen. Das Finanz- und Wirtschaftsministerium behält eine erhebliche Rolle (Beziehungen mit anderen Geberländern, Vormundschaft über die AFD, Verwaltung der Entschuldungsmechanismen), während das Außenministerium für Kooperation und Projektzuschüsse zuständig ist. Diese zweigleisige Struktur ist weiterhin ein Hindernis für die mit der Reform angestrebte Kohärenz. Dies macht sich zum Beispiel zwischen den SCAC und den Außenbüros der AFD bemerkbar.

Zudem sind die Eliten des Außenministeriums keine Spezialisten für Entwicklungspolitik, die bei den französischen Diplomaten nie zu den noblen Fächern gehört hat. Außerdem bleibt die Afrikanische Zelle im Elysée erhalten, die direkt dem Präsidenten zugeordnet ist. Und was die Einstellung der europäischen Dumping-Exporte nach Afrika angeht, so hat Frankreich zwar die Abschaffung der Agrarsubventionen angekündigt, sich aber zugleich geweigert, die europäische Agrarpolitik vor 2006 anzutasten. Die Widersprüche bleiben.
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1. „Rapport d‘information“ des französischen Senats, 30. Oktober 2001
2. France-Afrique: La droite reprend l‘initiative, in: Marchés tropicaux et méditerranéens (Schwerpunkt-Heft), n°2979, 13. Dez. 2002

Nathalie Gillet ist Mitarbeiterin der französischen Wochenzeitschrift Marchés tropicaux et méditerranéens